Discours du DG PME Viviane NGUEMA ONDO au Forum des PME - 27 janvier 2014

                                     

Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement,
Excellences  Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, 
Mesdames et Messieurs représentant les partenaires au  développement ; 
Monsieur le Président de la Chambre de Commerce,  d'Agriculture, d'Industrie,  des  Mines  et de l'Artisanat  du  Gabon ;
Monsieur le Président de l'Association des Professionnels des Etablissements  de  Crédit (l'APEC).

Monsieur  le Secrétaire Général du Ministère des PME, de l'Artisanat et du Commerce ;
Messieurs  les  Directeurs  Généraux   des  banques  et instituions financières;
Mesdames et Messieurs les Directeurs Généraux  représentant  les Administrations partenaires,   
Messieurs les Présidents  des  Organisations  et Associations patronales du Secteur des PME ;
Mesdames et Messieurs les Opérateurs Economiques,
Distingués Invités,
Mesdames et Messieurs ;
        
C'est avec un immense plaisir que  je prends la parole devant vous, pour prononcer ce mot introductif, portant essentiellement sur le cadre et l'intérêt de ce forum des PME », que nous  organisons aujourd'hui.
Je voudrais, d'entrée de jeu, saisir l'occasion qui m'est offerte pour remercier les hautes personnalités, ainsi que les  dirigeants d'entreprises qui ont répondu favorablement à notre invitation, malgré leurs  nombreuses occupations.
Je remercie également  les administrations partenaires qui nous accompagnent  au quotidien, les Marchés publics, les Impôts, la  Douane le CDE, l'Economie, le Budget, le Trésor qui nous permettent de réfléchir en concertation étroite avec elles,  pour le développement  harmonieux  des PME.
  Je ne manquerais pas de remercier, l'ensemble des  Responsables de la Chambre de Commerce, d'Agriculture  et d'Industrie, des Mines et de l'Artisanat  du Gabon, pour avoir bien voulu nous accueillir, une fois de plus, dans cette chaleureuse maison des Entreprises, lieu tout indiqué pour débattre des difficultés des opérateurs économiques locaux.
Et  je ne saurais  commencer  mon propos , sans d'avance, vous  souhaiter, à vous et à vos  proches, tous  mes  veaux  de  bonheur, de santé et  de prospérité, pour cette année nouvelle  2014.

Mesdames et Messieurs,
Experts  financiers,
Comment vous le savez, nous sommes réunis ici, pour tenter de répondre  à une  question  de  grande  actualité à savoir « Quel financement des PME pour un Gabon  Emergent ? ».
Nous rappelons qu'au Gabon, la création  d'entreprises  se développe de plus en plus chez les nationaux, jadis, tournés vers la Fonction  publique,  considérée peu  risquée.
En moyenne, sur la période 2010 et 2012, par an,7000 entreprises sont officiellement créées par le Centre de Développement  des  Entreprises  (CDE),  en tête desquelles,  figurent les PME des nationaux, avec  un pourcentage de  49% en 2012.
 En effet, sur un  total de 7892 créations, celles  des   gabonais  étaient  au nombre  de 3889, soit effectivement  49,28%, devançant  ainsi, les PME  des autres communautés  d'Afrique, composées essentiellement de ressortissants maliens et sénégalais,   précisément au nombre de 3473, soit 44% et  loin  devant celles  de  la communauté européenne, au nombre de 322  et ne représentant  que 4% du  total.
Les gabonais ont donc pris le train de la création d'entreprise.
Cependant, ces promoteurs gabonais sont confrontés aux difficultés d'obtention de crédit bancaire afin de démarrer de manière effective, l'affaire pour laquelle, ils ont entrepris des démarches  pour une  ouverture légale.
De fait, ces entreprises, qui sur le plan administrative sont créées, demeurent inactives, ne pouvant  participer à la croissance économique du pays.
Il faille noter que ces problèmes de financement se posent  avec  acuité  aussi bien  au  Gabon  que dans le  reste le reste de l'Afrique.
Même en Afrique de l'ouest où les mécanismes  traditionnels de  tontines existent  et  les établissements  de micro-crédits  très développés,  le problème du  financement des PME demeure.
En fait,   ces  mécanismes allégés, ne peuvent pas offrir aux entrepreneurs, les moyens financiers suffisants pouvant permettre une expansion soutenue  de leurs activités. 
Il faut donc qu'ils se tournent vers le secteur bancaire commercial, plus moderne, plus  alimenté  en fonds et donc  plus outillé pour  leur accorder des crédits  plus consistants, dans la mesure ou il s'agit de filiales  de  grandes  banques occidentales où l'offre de  liquidité est importante.
Et partout, les banques refusent d'accorder les crédits aux PME pour les mêmes raisons : les  PME ne disposent pas de garanties classiques exigées  tels que les hypothèques sur un terrain avec titre foncier, l'apport personnel à hauteur de 30% du  crédit demandé, la preuve  d'un contrat  ou  d'un marché public, l'avaliste ...).
Dans l'histoire du Gabon, on peut dire que deux fonds  publics, destinés à garantir les crédits bancaires et à faciliter ainsi, l'ouverture des banques  aux PME, avaient  déjà  été  créés, le FAGA et le Fodex.
Confrontés à des disfonctionnements récurrents, ils n'ont pas pu être maintenus en l'état, et ont été transférés en mars 2010, à la BGD.
Depuis  lors, les  banques commerciales  ne disposant  plus  d'instruments publics pour se couvrir contre les risques de non remboursement des PME, les conditions d'accès au crédit bancaire  sont  devenues plus difficiles.
Devant cette impasse, le Gouvernement de la République a instruit le Ministère en charge des PME, à travers la Direction Générale des  Petites et Moyennes Entreprises, d'organiser un forum, portant spécifiquement sur la  recherche de solutions durables au financement  des PME, pour un  Gabon émergent.
Car dit on, un secteur privé fort et en expansion, joue un rôle moteur, en tirant la  dynamique économique  global du pays, en créant des emplois supplémentaires, en distribuant des salaires,  en soutenant la consommation des ménages, en  dégageant l'épargnant et en soutenant l'investissement productif du pays dans des secteurs divers.
En un mot,  des PME dynamiques  contribuent au  maintient   de la croissance et participent au le développement  économique et sociale du pays, par une création  toujours  plus  grande  des  biens et  services  et par là, de la richesse.
Dans le cas précis  du Gabon, tout développement des PME,  devrait participer à la densification  du  tissu productif  local, à la diversification  des  secteurs  hors pétrole.
Autrement  dit,  leur développement devrait se traduire par l'augmentation significative de la part du secteur hors pétrole dans le Produit Intérieur Brut (PIB), but visé par la politique gouvernementale, au regard de la forte  dépendance  de notre PIB au  secteur pétrolier,  qui apporte  encore près de 50% de valeur ajoutée.
Sur l'ensemble des continents, l'Afrique, l'Europe et l'Asie, les  attentes   du  secteur   des  petites  et moyennes  sont  si  nombreuses,  si  essentielles à la survie  des économies  que  beaucoup  de gouvernements ont  du  trouver  des   solutions   concertées  et adaptée à leur environnement.
Ces solutions ont  souvent  été la création de plusieurs instruments financiers, se complétant les uns  les autres.
Dans le cas par exemple, de l'Afrique du Sud, la mise en place  d'un  fond  de garanti, «  le Fond Africain de Garantie », le FAG, a été associée à d'autres instruments  financiers, tels que les fonds d'investissements dont l'origine des  capitaux est  américaine.
Ainsi, entre 2002 et 2012,  les PME d'Afrique du sud ont enregistré  des  améliorations  significatives  au  point économique.
On peut retenir, sur le plan statistique qu'en 2002, en Afrique du Sud où les banques finançaient faiblement les   PME, cela avait pour conséquence, l'absence  de dynamisme  de ce secteur. Il représentait pourtant 50% de l'emploi occupé  mais  n'apportait que  22% du PIB.
De nos jours, les PME représentent dans ce pays 71%  de l'emploi et 38% du PIB, soit un bond de 16 points sur l'apport au PIB.
Un autre exemple, en Afrique,  c'est le Nigeria où les PME représentent 70% de l'emploi industriel à cause d'un secteur  bancaire  plus ouvert aux PME, notamment  avec un accès  pour les PME  aux  fonds  de garantie et  à plusieurs  fonds d'investissement privés, dont les capitaux sont aussi souvent  d'origine étrangère.
Plus loin, sur le continent européen et précisément en  France,  les PME bénéficient  de  l'abondance  des  crédits bancaires, au titre  de plusieurs  instruments et mécanismes  financiers  mis en place par les pouvoir publics.
De ce fait, les PME françaises représentent 99% de structures productives, 52%  de  l'emploi salarié, réalisent  38% du chiffre d'affaires total des entreprises,  contribuent à hauteur de 49% de la valeur ajoutée et 43% de  l'investissement.
Actuellement,  le Gabon est  dans la situation de départ  de  l'Afrique du  Sud  en  2002, avec une création d'emplois   des PME  à hauteur  de 58%   de la population active occupée  mais une  contribution  du  PIB , relative faible,  à  hauteur  de 21%  en 2012.
La question que nous pouvons nous poser est de savoir « quels instruments financiers mettre en place  pour que les PME  du  Gabon puissent elles  aussi décoller, et enregistrer les mêmes performances économiques  que celles de l'Afrique du  sud  ou du Nigéria ?
Le Président de la République, Chef de l'Etat, Son  Excellence Ali BONGO ONDIMBA, ayant à coeur cette épineuse question, a indiqué une solution, en décidant au cours de son  discours à la Nation, le 16 Aout 2013, de la création du  fonds d'investissement dédié aux PME, 8ème pilier du Programme Stratégique  du  Gabon  Emergent (PSGE).
En effet, les fonds d'investissements privés qui se développent actuellement en Afrique  sont d'un grand apport économique et  financier.
Il s'agit  souvent  de prises  de participations  des prêteurs   étrangers, basés dans les  pays développés  qui décident d'investir  dans les entreprises africaines.
Et pour le moment, en Afrique  c'est l'Afrique  du  Sud qui  a le plus bénéficié  de ces  flux financiers  depuis la crise globale de  2008, débutée  aux  Etats Unis.
Les fonds d'investissements peuvent aussi être mixtes.  Il s'agit dans ce cas,  d'une  association  des capitaux publics et  privés.
Pour le  cas  du  Gabon et  en harmonie avec les instructions des  hautes autorités, il nous reste à répondre à une question  essentielle : existe  t-il d'autres instruments financiers qui pourront être complémentaires à ce fonds d'investissent , afin d'assurer une  plus grande fluidité de crédits  aux  PME ?

Cette question s'adresse principalement aux institutions financières nationales et internationales et à tous les  experts  ici  réunis.
Tel est donc l'objet de notre réflexion, au cours de ce forum.  

Vive  les pme gabonaises ! 
Que  vive  le   Gabon  Emergent !
Je vous remercie pour votre aimable attention.